Selby [écrivaine]

Vous, vous êtes quoi, hein, des humains vivants sereinement avec d'autre humains sur la belle planète Terre. Non sans vos problèmes relationnels, j'ais pas dis ça, mais les personnes vous entourant restent pour vous des êtres humains.
Ici, la Terre aussi, mais treize ans plus tard. Votre ville n'existe plus. Vous n'êtes plus que des fantômes, errants, rampants, à moitié morts. Les radiations nucléaires n'épargne personne, ni les riches, ni les hommes politiques, ni ceux qui ont une belle famille, ni les enfants. Ceux qui sont morts brulés par les explosions eurent plus de chance. Vous les enviez, vous les haïssez. Alors, vomissant, cherchant un semblant de nourriture parmi les ruines, vous croisez d'autre personnes, pas des humains, ils ne sont plus que des bêtes, se battant pour leur survie. Ils chassent par meutes, s'attaquant à quiconque montrerait des signes de faiblesse. Mais qu'est-ce que la faiblesse dans ce monde où la vie vous quitte en quelques jours ? Ils vous attrapent, vous jette dans des sortes de cages rouillées et branlantes qu'un enfant en bonne santé arriverait à briser. Mais vous n'êtes pas en bonne santé, vous aller mourir. Mourir de votre envie d'être le plus fort, de dépasser les autres, inventant des armes toujours plus dévastatrices. Mais dans une guerre nucléaire, il n'y a pas de vainqueur.
Je regarde le ciel, j'aurais aimé connaitre Mars, voir la colonisation de cette planète, car depuis toute petite je rêve d'être astronaute pour y aller. Quelques survivants, bien abrités dans une base militaire au Groenland, auront ce plaisir. Il reconstruiront leurs villes et leurs routes là-bas. Bien sûr, il faudra des années avant que l'air ne soit respirable et que la pression atmosphérique soit la même qu'ici. Mais ils y arriveront. Et alors, ils oublieront leurs erreurs, la guerre recommencera, indéfiniment.
Je laisse le froid m'envahir. Je m'adosse à un rocher, en face de la mer. Les étoiles se reflètent sur la surface glacée de l'océan. Je repense à mon amie que j'ai retrouvé morte, la tête défoncé sous un pan du mur de sa maison. Quels bons moments passions nous à regarder le ciel, à jouer à qui connaissait le plus de noms de planètes, d'étoiles, de constellations.
Que se passe-t-il après la mort ? Allons-nous au paradis ? Sommes nous réincarner ? J'ais du mal à réfléchir, j'ais la nausée, le froid transforme mon corps en une masse dure et gelée. J'aperçois une étoile filante, ma dernière vision de ce monde, mais quelle belle vision !